Sur quels projets as-tu travaillé avant ?
Je
n'ai encore jamais exercé mon métier en entreprise. Mon premier travail
fut la réalisation d’un court métrage pour le centenaire de la mort de Jules Verne.
La commande émanait d’Amiens Métropole, ville dans laquelle vécut
plusieurs années Jules Verne. Mon directeur d’école a dès le début
appuyé le projet pour que je puisse y participer.
À
l’origine du projet, 7 nouvelles écrites par Jules Verne devaient être
adaptées en courts métrages. Nous fûmes 6 anciens stagiaires à
participer. deux ont préparé un film en binôme. Un autre reparti chez
lui dans les Vosges revenait occasionnellement et nous donnait son avis
sur l’avancement des films. Enfin quatre, dont moi, avons fait le choix
de nous répartir le travail en fonction de nos compétences. Chacun
était maître de son projet et supervisait les travaux demandés.
Ce genre de proposition est le point fort de l'école où je suis allé.
Elle propose régulièrement aux stagiaires motivés de différents projets
autodidactes, en rapport avec le film de fin d'école ou non. On peut y
saisir l'occasion de se forger les années d'expérience requises par les
entreprise, ou en profiter pour se lancer seul à l’aventure.
Pour en revenir à mes projets, c'est pendant la réalisation du film de Jules Verne que nous avons écrit Tropty,
qui à l'époque était destiné à un concours de courts métrages. Ce petit
film a été réalisé à la hâte, en un mois. Et c'est son petit succès qui
nous a donné l'envie de faire une suite.
Parallèlement à ce projet, je suis intervenant en animation de personnages à L'école Waide Somme pendant l'année de formation 2005-2006.
Et depuis la fin de Tropty 3,
je participe également à la réalisation et à l'animation d'un pilote
pour un long métrage, d’après un roman du scénariste Toma Leroux, lui
même réalisateur de ce projet. J’ai également été chargé de faire
l’animation des personnages d’un autre pilote de série télé « l’avoine et l’orchidée » réalisé par Nicolas Attié.
Peux-tu nous raconter ce projet de ce série intitulée "Tropty" dans les grandes lignes ?
Tropty,
comme je l'ai déjà dit plus haut, était au départ un petit film destiné
à un concours de courts métrages. Les gagnants étaient invités à venir
chercher leur prix au festival de Cannes. Étant donné
que la date limite d'envoi était à un mois et demi, (on a appris
l'existence du concours un peu tard) il nous fallait trouver une
histoire au plus vite et la réaliser à temps. D'où le concept de la
caméra fixe, sur toute la durée du film. Pour le style narratif, on
voulait se référencer aux bons vieux dessins animés américains, tels
que Coyote et Beep Beep.
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Ce
petit court a intéressé beaucoup de monde et nous avons décidé de
continuer. D'abord, le projet était de faire un deuxième épisode, en
essayant cette fois de changer la méthode de réalisation. Le film
terminé, il n'a pas enchanté le public. Il nous a fallu tout refaire en
respectant le concept du premier. Entre temps une jeune boîte de
production nous a contactés pour nous proposer d'en faire un pilote de
série pour enfants. Le but était de faire un épisode de 2 minutes pour
pouvoir le présenter aux chaînes de télévision. Le film refait étant
trop long, on a dû le couper en deux... Qui est la cible du projet ?
Ce
projet est destiné aux enfants. Le grand objectif est de faire un film
avec de belles couleurs, et surtout amusant. Là est la réelle
difficulté, car la grande partie de l'humour doit être dans le
comportement de Tropty. Plusieurs règles telles que « Tropty doit
toujours se faire très très mal sans aucune blessure » doivent
être respectées.
Même si le public visé est les enfants, nous faisons en sorte qu’il plaise aussi aux grands.
Le registre utilisé ici est le style cartoon. Pourquoi ?
Parce que tout d'abord c'est notre style à tous les 3. Pour nous il est
le plus représentatif et le plus caricaturiste de la vie quotidienne.
De plus le cartoon permet une production plus rapide que le réalisme.
Ce dernier demande énormément de patience et requiert un travail
technique trop important.
Vous êtes une équipe de 3 personnes.
Nous
avons eu cette idée à 3, nous la réalisons à 3. Mais non, ce n'est pas
suffisant au niveau de la quantité de travail sur le temps qui nous est
donné.
Et si une chaîne de télévision décide d’acheter Tropty, il faudra embaucher.
Peux-tu décrire en détail les différents postes qui constituent cette équipe ?
Nous
sommes tous les trois les réalisateurs. Personnellement je m'occupe de
toute la partie animation, qui comprend la création des outils
nécessaires comme le squelette du personnage. Jip s'occupe de la
modélisation, des textures, du montage et du son. Le travail de Tom
consiste à l'éclairage des scènes, le rendu, les effets spéciaux et
dynamiques.
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